Les 3 ponts
Récit. « Le balai des lumières, certains en rêveraient. Calé à l’arrière, pépère, toutes ces frontales devant qui engloutissent la nuit et voir « dérouler » furieusement comme au sifflet de Véro un de nos mercredis. Mais on n’est pas là pour rigoler. Pas que. Il y a du trophée dans l’air. Cela donne des responsabilités. D’avoir progressé d’un 6-8 minutes sur la distance. De représenter. Tant sont bien meilleurs. Que ça se voit encore, les progrès, le boulot des coachs. D’autant que l‘automne a été celui du trop de boulot, des heures, de la pression, du trop de tout, après quelques mois de trop de stress, que le corps s’est décidé à le faire ressentir. Samedi, c’est Course des Trois Ponts. Si nos traileurs n’ont jamais fantasmé sur une « Orléanaise des trois gués », dix semaines de pluie en ont rendu raison. Comme de juste, une bruine épaisse se déclare dix minutes avant le départ. Avant, il a fait presque bon, surtout pour qui se souvient des rafales et du quasi grésil d’un an en arrière. C’est parti pour un grand huit autour de la Loire. Un must augmenté cette année à 3500 runners. Les Lents, on est 37 ! Madame m’a demandé si, comme à Mardié, on remporte la coupe de la participation. Rien qu’Infosport, j’ai vérifié, ils sont 81. Pas grave ! Je démarre avec Jean et Laurent. A eux deux, ils en valent bien 81 pour une coupe. Cela glisse sur les rails, mais cela descend, il faut se placer et on se prend au jeu. Ambiance cour de récré bon enfant. Du public partout. J’imagine mon fils qui me dirait de freiner. Aux Maquisards : « Il reste 22 km, papa ! Tu vas trop vite ! » Là, ce n’est déjà plus que 9 et je ne l’entends pas : normal, il est devant ! Il finira en 38’14’. N’empêche que je passe quatre kilomètres à effectivement essayer de penser à freiner, aussi raccourcir les foulées tout en me servant des bras pour allonger, me tenir droit pour respirer sans être assis en arrière, me détendre sans m’endormir et gagner la niaque de doubler. Qui a dit que courir, c’est simple ? Une science, mon petit monsieur. Je m’attends à ce que le corps coince mais pour l’instant, cela passe. Je m’amuse même à essayer de réaccelérer sur les ponts. Après tout, il n’y en a que trois. Quatre en fait. Comme les mousquetaires. Et, oui, les encouragements, cela pousse ! J’entends même un « Allez Les Lents ! » Tant que ce n’est pas « Allez le Lent ! » Je me surprends à rejoindre des copains, enfin je m’accroche à l’idée de les rejoindre. Cela sent aussi la mauvaise digestion du 13 fois 800 à 110% de VMA trois jours avant ou un truc comme ça, je crois. Puis, je passe. Pourtant, je me suis mis à compter pour aider à passer les minutes. Rester concentrer. Voir loin devant. Parait que faut imaginer la ligne. Freiner dans le 8ième- 9ième en attendant la côte de fin. Le cardio a déjà trop grimpé. Je m’attends à voir repasser les copains. Et puis, rien ! On n’est peut-être pas si mauvais. Tenir. Ce serait trop bête, maintenant. Et puis un petit match à la montée avec Pascal M. qui me passe malgré un 4’11 ‘ improbable pour moi dans le dernier kilo, mais qui, Pascal, allez tout toujours comprendre, sera derrière moi au classement. Sûrement une pénalité pour m’avoir doublé par la droite. La ligne. 47’55. Un de mes meilleurs de l’année. Pas l’objectif idéal. Mais dans le contexte, une grande victoire pour moi. Des minutes à retrouver son souffle comme une récompense, pouvoir se dire « Je ne pouvais pas mieux ! » Les échanges. La suite qu’on évoque déjà. Le fiston. Qui est 75ième. Alors que je suis 750ième. Cela ne s’invente pas. Même pas la magie hypothétique des chiffres. Un ballet. Un ballet de lumières, je vous dis. »Fabrice, le poète du bitume…
A LA CONQUÊTE DE SUPER BESSE 2019
Retour à la montagne avec des conditions un peu meilleures que l’an passé, mais bon c’est l’hiver non ?
2 mois après le Lyrican trail à Larchant je retourne dans cette belle contrée pour une sortie longue dans le cadre d’un événement organisé pour le Téléthon.
Le principe est simple: un circuit balisé d’environ 5.8km / 230D+ à faire autant de fois que l’on veut (ou qu’on peut!), circuit ouvert de 06h00 à 18h00.
2 challenges sont proposés: 5 et 10 tours.
La participation pour l’événement est libre sachant que 100% des fonds récoltés sont reversés au Téléthon.
Je rejoins un collègue et on se donne l’objectif de faire 4 tours mini (Arnaud qui était venu au Sancy avec Sylvain en 2018).
La boucle est sympa, profil en dents de scie avec majoritairement des singles en forêt.
A l’issue de chaque tour, un ravito est disponible (eau, coca, fruits, fruits sec).
A la fin du 4ème tour après environ 3h, 23km / 900D+, Arnaud s’arrête, on aura bien profité de ces km ensemble.
De mon côté je repars pour 1 dernier tour malgré mes mollets qui préféreraient en rester là, peut-être les restes du cross de Mardié…
A l’issue du 5ème tour, je rends finalement mon dossard de peur de manquer l’apéro, il est déjà 12h15 🙂
Certains sont venus pour 1, 2 ou 3 tours, l’objectif étant avant tout de se faire plaisir et de contribuer à la collecte (environ 6 000€ ont été récoltés).
A noter tout de même, 1 coureurs a bouclé le challenge 10 tours en 06h47 !
A la base je n’étais pas adepte du principe de boucles à enchaîner, mais sur ce type de profil varié ça reste une expérience sympa.
A refaire peut-être sur 2020, avec quelques Lents en plus 😉
Maintenant, place au Sancy hivernal dans 1 mois pour éliminer les excès des fêtes!
Bises
Greg